Voici un peu de lecture ...
Le principe de cette rubrique de mon ancien blog sur Orange était qu'à partir d'une photo prise par moi même et d'un début de texte que je donnais ( en vert ) , que chaque blogueur continu cette histoire au fil de leur imagination .
Le résultat de cette écriture à plusieurs mains , l'évasion des mots à partir d'une photo était plutôt surprenante et réussis à mon avis ...
Voici, ici , la 2ed histoire de cette série .
Bonne lecture !
LIRE précédemment Regard 'Imagine 1
REGARDE et IMAGINE une histoire ( 2 )
Les hommes bleus étaient partis dès l'aurore. Ils s'apprêtaient comme tous les jours à parcourir cette étendue de sable dont chaque dune peut cacher une oasis... Leur impératif, rejoindre le seul point d'eau de la région .
C'était mon premier voyage auprès d 'eux , ils me jugeaient assez grand à présent pour les suivre . La chaleur était accablante , mes pas se faisaient de plus en plus lourds , le soleil était au plus haut dans le ciel , je marchais presque à l'aveugle, les yeux protégés de la réverbération par le tissu bleu. L'un des hommes poussa une exclamation étouffée. C'était le signal, ils me l'avaient expliqué. Le signal de s'arrêter. Je m'arrête donc, plus un bruit, quand j'entends brusquement le galop des chevaux. Mon souffle s'arrête , qui peut bien venir vers nous avec autant d'empressement ?... Rien d'alarmant, bien au contraire. Il s'agissait simplement de cavaliers berbères montant des chevaux Barbe qui venaient nous convier à une fantasia . Ces moments là ne peuvent être vécus que dans un endroit aussi magique que le désert . Ils nous convient donc sous leur tente , dont l'intérieur est magnifique, je m'émerveille de toutes ses couleurs. Et là ils allument le narguilé et servent un thé à la menthe délicieux . C'est alors que le chef berbère rentre en grande discussion avec mon père, il lui conseille de ne point continuer notre route : " Faites demi-tour ! ". Le point d'eau que nous voulions rejoindre est sous l'emprise
d 'Hassan , jamais il ne vous laissera vous y approcher !
Hassan avait une réputation à faire trembler !
C'était presqu'une légende dans ces terres arides. Mon père regardait le patriarche berbère dans un long silence. Il ne lui donna comme unique réponse que l'esquisse d'un sourire. Pourquoi s'attacher à ce voyage me dis-je. Mon père semblait ici être "chez lui" . Ce sourire , ce n'était pas la première fois que je le voyais sur ses lèvres. En son fort intérieur il se disait : "non je ne renoncerai pas, j'irai où je veux ! Ma vie et ma liberté sont mes seuls biens. J'irai ! ". Je savais ce qu'il pensait et il n'en démordrait pas... C'est ainsi qu'après être sortis de la tente sous laquelle nous étions, nous quittions ce frère berbère en le remerciant pour son chaleureux accueil et en déclinant malheureusement son invitation pour la Fantasia du lendemain. L'aventure repartait de plus belle. Qu'allait-il se passer? Qu'allait provoquer l'entêtement de mon Père ? Cette question envahissait mon esprit, je n'avais en effet pas compris la réponse de mon père, face au berbère. Bien que téméraire, mon père savait au fond de lui, que cette excursion serait difficile .
Nous reprirent notre route, les étoiles et le soleil pour seul guide , la chaleur était de plus en plus étouffante. Je compris vite, par les restrictions d'eau que nous n'avions en fait pas le choix , seulement celui de trouver rapidement ce puits ! Que de sable et quelle immensité ce désert où mes yeux se perdaient quand soudain, là -bas au loin ... Mais était-ce un mirage ? où bien ce fameux puits ? Mais, OUI, il est là-bas ! Et, nous l'avons tous vu ! Nous n'avons plus qu'à demander à nos chefs de la caravane de suivre ces touaregs qui étaient venus pour nous aider et qui vont nous emmener dans cette oasis tant attendue !
Enfin, de l'eau, de l'ombre, des palmeraies et de quoi se désaltérer à souhait ! Et, nous reposer avant de continuer, plus tard, notre route ! Avec précipitation , nous remplissons toutes nos outres , la nuit noire arrivait .Nous étions contraints de rester bivouaquer là , je percevais l'inquiétude des hommes bleus pourtant si serein d'habitude , et nous reposer avant de continuer, plus tard, notre route ! Avec précipitation , nous remplissons toutes nos outres , la nuit noire nous enveloppait . Ce fut une nuit interminable où personne ne pu dormir et au petit matin , dès la première lueur , nous repartîmes précipitamment sans attendre le fameux Hassan !
Etais-ce une légende pour protéger ce puits ? Nous ne le saurons jamais ...
Nous rejoindrons rapidement les tentes berbères de notre ami , le thé fumant nous attendait et à la mine de nos hôtes nous comprîmes que les palabres allaient commencer , j'avais 12 ans et heureux pour la première fois de me sentir devenir grand et sûr de moi , tout comme mon père !
FIN
Texte inventé à partir de cette photo par divers bloggeurs , arrangement et photo 2verone le 18 décembre 2007